jeudi 27 août 2015

Un souvenir pour la connasse.

On s’en est probablement rendu compte mais je n’ai rien posté depuis… une demi-éternité environ. Je pourrais vous sortir tout un tas d’excuses plus ou moins véridiques mais je suppose que ça ne changera pas cette absence, cette disparition soudaine. Et comme ça n’aura pas beaucoup plus de rapports avec le sujet du jour, je vais cesser tout de suite d’en parler.

La connasse à l’honneur aujourd’hui, je l’ai croisé il y a deux jours, avec ma mère, sur le parking du supermarché. Bon, pour vous situer un peu, il faut savoir que dans ma famille, on a beau respirer la joie de vivre et le bonheur, on n’a quand même pas vraiment été gâtés par la nature. Mon petit frère est atteint du syndrome d’Asperger, ma mère a le genou dans un sale état et moi ça fait beaucoup trop d’années que les médecins cherchent à savoir ce qui se passe sans trouver ce qui ne va pas, mais en attendant on essaye de définir ce que j’ai, sachant que c’est « pas vraiment de la narcolepsie » et « pas vraiment de la catalepsie » et « pas vraiment » tout plein de choses. Ca reste assez handicapant dans la vie de tous les jours, mais comme on ne pourra a priori rien y faire, il faut qu’on s’efforce de vivre avec. Ce qui est généralement faisable – déjà parce qu’on a l’habitude, ça ne date pas d’hier, mais surtout parce qu’on peut trouver des solutions.
Par ailleurs, ce serait un grand mensonge que de vous dire que cet article n’est pas subjectif, parce qu’il est une réaction à ce que j’ai vécu, ce que j’ai subi et ce que j’ai ressenti, et qu’on peut difficilement faire moins objectif.

Maintenant que vous êtes au fait de la situation globale, parlons connasse !

Nous avons le droit à une place handicapés, pour mon petit frère mais aussi pour ma mère, qui a été greffée au genou, donc, et on l’utilise aussi pour moi parce que quand je perds connaissance c’est toujours plus pratique pour me ramener à la voiture (disons qu’en tombant je peux me faire vraiment mal et que si j’ai moins à parcourir c’est mieux). D’habitude pourtant, c’est assez rare qu’on l’utilise, parce qu’on ne va pas toujours faire des courses avec le petit et qu’on se dit généralement que « aujourd’hui, ça va aller ». Sauf que voilà, il y a deux jours, ça allait pas trop, ma mère avait mal et j’étais fatiguée, mais mon frigo était vide et fallait bien qu’on le remplisse, et comme je n’ai pas le droit de passer le permis je dois me faire conduire. C’est assez étrange de culpabiliser alors qu’on y a droit, mais nous on est comme ça… on se dit qu’on vole la place de quelqu’un ; alors que non.

Pour le coup on avait bien fait, parce que je vous le donne dans le mille, j’ai fait un plat dans le supermarché et même si on a fini de faire nos courses tranquillement, j’étais crevée et on était bien contentes d’être juste à l’entrée. En sortant donc, on revient à notre petite place à nous et on range les courses. Et puis, une connasse garée juste en face de nous sur une autre place handicapée commence à parler à ma mère. J’avais toujours plus ou moins pensé que les personnes handicapées ou côtoyant des personnes handicapées étaient du côté tolérant de la force, mais… en fait, pas tant que ça. La madame connasse parce qu’elle était plus toute jeune et fraiche commence donc à nous accuser et à nous dire qu’on devrait avoir honte. Bah oui. Vous comprenez. On marche sur deux pattes, donc on est parfaitement valides, c’est connu. Pour écourter ce qui allait se passer, ma mère m’envoie ramener le chariot (à 20m de là) et le temps que je fasse l’aller-retour, je retrouve ma mère, les larmes aux yeux, assise devant sa voiture, en train de se faire crier dessus par l’autre hystérique.
Autant dire que ma tolérance à la bêtise, l’ignorance crasse et le sang-froid, dans l’état où j’étais, étaient inexistants.

J’ai vu ma mère en train de fouiller son dossier et ses papiers, et j’ai compris ce qui se passait. Oui, le macaron sur notre tableau de bord est une photocopie, parce qu’on nous a volé l’original – et beaucoup d’autres papiers – et que l’administration française étant très douée, il faut qu’on prouve à nouveau qu’on y a bien droit (au cas où ça aurait changé). Mais sur nous, on a quand même le dossier, et la déclaration de vol. Parce qu’on n’est pas stupides et qu’à priori si on est contrôlées, on le sera par des gens pas trop stupides non plus. Mais sans attendre quoique ce soit, je vois l’autre connasse qui s’enfuit dans sa grosse voiture. 

« Vous devriez avoir honte. »
« Je vous souhaite d’être Handicapée ! »
« Je déteste les voleurs dans votre genre. »

Je vous laisse juste imaginer la façon dont ces quelques phrases ont un peu détruit le moral de ma mère (qui a renoncé à quasiment tout pour s’occuper de son fils autiste qui ne peut pas être scolarisé normalement, qui a une fille à l’avenir incertain parce que les médecins ne savent pas ce qui se passe et qui a un genou en sursis depuis que Mère Nature a décidé que notre famille aurait des articulations en marshmallow humides). Et puis quand bien même. Par respect pour tous ceux qui ont un handicap quelqu’il soit, on ne souhaite pas ça à quelqu’un, même à quelqu’un qui ne sait pas à quel point ça peut être dur.



Pour terminer cette histoire en beauté, parlons de ce gentil monsieur qui avait a priori décidé de prendre la défense de tous les protagonistes de l’histoire, et qui se rend bien compte d’à quel point ces mots ont été violents pour nous. Il me tapote sur l’épaule et déclare : « en tout cas, tu devrais être contente, tu as une très jolie maman. »
Quoi ?
PARDON ?
Merci monsieur, on vient d’être questionnées sur notre légitimité, traitées de voleuses et insultées, c’est vrai qu’il manquait le monsieur bien lourd à l’équation. Déjà, vous êtes gentil, mais c’est pas vraiment le moment pour dire qu’on est belles (surtout quand on est en larmes dans sa voiture, m’voyez), mais en plus, en quoi ça change le fait qu’on ait été traitées de cette façon par une hystérique (sur un parking où personne n’a réagi) ? Dans ma tête ça a traduit automatiquement : « allez va, t’es handicapée et traitée comme une malpropre par quelqu’un que tu ne connais pas, sous prétexte que t’es pas assez handicapée à ses yeux, mais pourquoi tu te plains, allez souris, après tout t’es belle ! »


Normal, quoi.

mardi 23 décembre 2014

De L’illustration et de la Nouvelle Bannière !

Certains l’auront remarqué – et d’autres pas, honte sur eux – mais le blog a subit quelques changements d’ordre visuels au cours de ces deux derniers mois. Nouvelles couleurs, nouvelle bannière, etc. Quelques uns auront même eu la possibilité de me reconnaitre sur la bannière, parce que oui, c’est moii ! Moi, en version couleurs – parce qu’en réalité ma peau est blanche-translucide et j’ai le visage naturellement rouge colère-colère. Mais je ne sais pas pour vous, mais moi sur cette bannière je m’adore. (J’éprouve un certain amour pour moi-même en règle générale.)

La (ou plutôt les) photo(s) utilisée(s) comme modèle proviennent de mon facebook et je vous en montre une parce que je suis sympa :

(Vu ma tenue sur la bannière, ce serait bizarre de me louper, mais je suis l'espèce de dingue au milieu, là.)

C’était à la Clermont Geek Convention de l’an dernier où je me suis ABSOLUMENT ECLATEE et où j’ai passé un weekend absolument formidable avec plein de gens qui me sont très chers. Oui je sais, CGC on dirait un smiley lubrique. (Certains savent.)
A la base on formait un petit groupe de Steampunks mais, étant un peu la pièce rajouttée au dernier moment, j’avais plus l’air d’un pirate. Puis du coup on était des pirates-steampunk. Et finalement j’ai fini en « Jackita Sparrow » et on a bien rigolé.

Et enfin, parce que je dois absolument vous parler d’elle, je vais vous dire quelques mots sur l’artiste géniale qui a dessiné ma bannière, et qui surpasse de loin toutes mes capacités en dessin. Lostmemory est une artiste que je suis et que j’adore. Je l’ai rencontrée sur un forum RPG et j’ai été très enchantée de suivre ses dessins et ses planches, de voir très souvent ce qu’elle poste sur son Facebook. Elle a un style trop choupinet et un univers à la fois terriblement mignon et parfois glauque, et j’accroche totalement. Elle mène un combat sur tous les fronts et elle est vraiment serviable, adorable et enjouée, malgré une vie pas toujours facile. Vous pouvez bien sûr la suivre sur Facebook et vous pouvez lui commander des œuvres comme je l’ai fait. Un grand bravo à elle et surtout un grand merci !


Et un grand merci aussi à tous ceux qui suivent le blog, à ceux qui laissent des commentaires, à ceux qui m'inspirent, qui me donnent des idées, qui me soutiennent toujours et qui me donnent leur avis, à tous ceux qui me font espérer, qui me secouent quand je n'écris rien, qui me poussent toujours à faire plus et à faire mieux, MERCI !
Passez tous un joyeux noel et je vous souhaite une merveilleuse année 2015 !

mercredi 19 novembre 2014

De l’art de prendre les femmes pour des objets… Et pour des connes.

Voici quelques jours il m’est arrivé une petite mésaventure (je dis « petite » comme ça mais en vrai je suis en rogne à un point inimaginable) que le devoir m’ordonne de vous en parler. Je devais vous partager cette histoire, en espérant même que certains se reconnaissent.
Ils le feront.

J’ai toujours eu des relations cordiales, voire amicales, avec mes « ex- » bien que ce n’ai pas toujours été facile. Bon aussi, je n’ai pas eu beaucoup d’ex-petit-ami donc ça réduit pas mal les possibilités, mais globalement, les trois-quarts s’en sont remis et nous avons continués à discuter ou à jouer à des jeux vidéos ensemble – la belle vie – après parfois une pause de silence radio (bah oui quand même, le temps d’avaler la pilule). Mais tous ceux-là avaient compris quelque chose d’essentiel que je pensais acquis. Et qu’en fait, non.
Les femmes ne sont pas des objets.

Eh oui, ça semble surprendre comme ça, mais je vous assure que nous les femmes ne sommes pas des choses vachement jolies et parfois intelligentes qu’on peut ranger dans un placard et ressortir à l’occasion. Nous ne sommes pas là pour répondre exclusivement à vos envies et nous ne sommes pas (toutes) stupides au point de vous laisser mettre vos choses là où vous voulez à condition que vous soyez gentils. Ca ne fonctionne pas comme ça. Je sais, ça surprend.

« Non », ça veut dire « NON ». Ça ne veut pas dire « ouais peut-être si tu es sage » mais bien NON. J’ai eu cette étrange… lubie de me dire qu’entre lui et moi il restait un peu d’amitié et que c’était pour ça qu’il continuait de me parler (et qu’il était venu déménager dans ma ville quelques mois après notre séparation… oui non ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille), qu’on continuait de se voir et qu’on passait des soirées ensemble à regarder des films sur le canapé avec de la bonne bouffe, qu’on jouait à des jeux vidéos ensemble et qu’on riait beaucoup sur Skype. Bref, je pensais qu’il avait compris et que nous étions amis.
Suis-je stupide ?

Je n’arrive même pas à dire si c’est de ma faute ou de la sienne – les tords doivent être relativement partagés – mais ma tête ne me hurles plus que ça : CONNARD. Notre « pseudo-amitié » a duré plus de TROIS ANS durant lesquels nous avons eu une relation plutôt proche (on n’a pas élevé les poules ensemble mais c’était pas si loin) et pendant lesquels je pensais qu’il allait tourner la page.
La première année, j’ai dit non.
La deuxième année, j’ai dit non.
La troisième année, devine… eh, j’ai dit non.

Dans mon étrange crédulité, je me suis dit qu’il avait compris et qu’il tentait juste sa chance, mais non. J’ai encore dit non et monsieur a décidé de couper les ponts et de ne plus m’adresser la parole, parce qu’il avait « bien réfléchit à tout ça » et qu’il était temps que ça s’arrête.
Allez. Salut.

A quoi pensait-il ?
A quoi pensez-vous ?

Existe-t-il encore des gens qui pensent qu’en étant gentil et généreux avec une fille, elle va ouvrir les cuisses ? Et si elle dit non, c’est parce que c’est juste « une pute vénale et superficielle, après tout ce que je lui ai acheté ! » ? Vous voulez connaitre un secret ? Si elle dit non c’est qu’elle n’en a pas envie, BORDEL. C’est pas parce qu’elle n’a pas eu son quota de cadeau/semaine, c’est pas parce que vous n’avez pas été assez gentil et prévenant. Et si elle dit oui ce n’est pas que parce qu’elle vous trouve gentil et adorable, c’est surtout parce qu’elle est d’accord et qu’elle en a envie.

Maintenant Toi qui visiblement n’a pas tout compris.
J’avais envie d’être ton amie parce que je t’aimais bien, même si t’étais un peu lourd et que tu n’avais pas beaucoup de discussion.
J’aimais nos soirées parce que t’étais là, pas parce que tu tenais absolument à payer la nourriture.
J’aimais les sous-entendus lubriques, parce que j’en fais à longueur de journée avec tou(te)s mes ami(e)s.

J’ai été profondément vexée quand tu m’as ri au nez quand j’ai dit qu’on était amis.
J’ai été profondément énervée quand tu as coupé les ponts (à une semaine de mon anniversaire… quitte à tenir trois ans, t’aurais pu continuer une semaine, salaud).
J’ai été profondément triste quand je me suis rendu compte que tu t’en foutais complètement de moi et que t’avais juste envie de tremper ta nouille.


Merci pour cette leçon.

mercredi 17 septembre 2014

Les joies de la Fac' !

L’université est un lieu d’apprentissage et de culture, où tout plein de têtes blondes (généralement à peine adultes légalement) vont joyeusement apprendre ce qui est nécessaire et utile pour leur diplôme, voie vers le métier futur (de vos rêves, mais surtout, dans vos rêves).
En réalité, la Fac’ c’est un beau bordel.
J’ignore si c’est le cas dans toutes les universités de France, n’étant pas (encore) omnisciente je ne peux donc pas vraiment généraliser. En pratique, tous mes amis d’autres universités semblent rencontrer le même genre de problèmes, alors je vais quand même généraliser. Parce que. Voilà.

Chaque Licence a ses petites particularités – et un niveau d’exigence bien spécifique – et dans mon immense joie, j’ai pu en tester deux. Je peux donc vous dire que certaines choses se retrouvent dans les deux, et pas forcément les plus utiles, sympas, agréables, amusantes.

L’Université est un lieu relativement immense (dans mon cas) et dans ma condition physique adaptée aux efforts en tout genre (saisir l’ironie mordante) il est nécessaire d’avoir au moins 15 minutes de libre pour la traverser de haut en bas (oui, oui, même pas en diagonale). Pas moins d’une bonne vingtaine de bâtiments (sans compter les préfabriqués et les amphithéâtres) se partagent l’espace – mais nous en plus on a d’immenses et magnifiques pelouses qui donnent envie de faire la sieste pendant des heures…

Dans ce lieu (de débauche) de savoir, vous découvrirez des dons insoupçonnés pour l’improvisation et le calcul mental – très insoupçonnés dans une Fac de Lettres – parce que le moindre centime aura une importance capitale, et la moindre minute également. Vous aurez à développer des pouvoirs indispensables tels que l’absorption de caféine dans votre estomac sans fin – et vide – et la téléportation, un outil méconnu mais néanmoins incontournable.
La Téléportation oui, car les horaires de cours vous placent souvent face à des situations où vous dédoubler instantanément est la seule solution envisageable pour réussir. Par exemple. Votre cours se termine à 13h15 à l’entrée Sud de votre Faculté. Si vous avez de la chance, votre enseignant terminera son discours à l’heure. Sauf que :
-          Il aura très certainement oublié quelque chose de capital qu’il ne pourrait décemment pas vous envoyer par mail ou par la plateforme informatique, non, le professeur ne transmet qu’avec de la craie et des cordes vocales.
-          Vous avez quelque chose de très important à lui dire (vous avez un tiers temps, vous n’avez pas bien compris quelque chose – et vous ne savez pas non plus envoyer un mail sur l’adresse qu’il vous a communiqué en début d’année – ou bien vous avez besoin de son adresse mail, vous aussi vous aimez les lapins, bref, vous avez absolument besoin de lui parler, et c’est réciproque).
-          Oh attendez, revenez par-là, j’ai oublié de vous distribuer ce document !
-          Vous pensez qu’il va pleuvoir ?
-          Attendez, je vous donne ce que vous devez faire pour la semaine prochaine…
-          Mince, il manque un paragraphe à votre cours, bon, cinq minutes de plus, on termine, vous n’êtes pas pressés de manger, si ?
Non, vous avez très faim, mais manger est quelque chose de tout à fait secondaire parce que vos cours se situent tous entre 11 et 15h, ce qui vous pousse à adopter une technique dite de je-mange-n’importe-quand-surtout-quand-j’ai-le-temps… (Vous prenez donc vos repas à 6h, 10h, 15h, 19h et 23h, et ils sont constitués d’un sandwich – également réparti en plusieurs morceaux pour durer toute la journée – et d’eau. Vous mangez de l’eau. Que de l’eau. C’est gratuit à la Fac.). Votre cours est donc fini à 13h15 et votre professeur vous laisse quitter sa salle vers 13h25 environ. Sauf que ! Votre cours suivant (à l’entrée Nord, bien sûr) commence à 13h15 pile – l’interclasse est un concept bon pour les enfants pré-pubères). Vous avez donc -10min pour vous rendre à l’autre bout de la Fac (vous savez, 15minutes pour traverser la Fac…).
Vous arrivez donc avec près de 20 minutes de retard au cours suivant – bah oui, vous avez couru. Prof suivant qui, lui aussi, vous occupera encore 10 bonnes minutes après la fin de son cours, ce même monsieur qui vous aura pourtant copieusement menacé de ne plus JAMAIS arriver en retard à son cours.
L’étudiant lambda doit se téléporter. Et contrôler le temps.
L’étudiant lambda ne va jamais aux toilettes, quand bien même il ingurgite son poids de café en une journée.

L’étudiant lambda à plus de 30h dans sa journée – du moins il l’espère chaque matin en se levant, quand il arrive à ouvrir les yeux.
Parce que l’étudiant, bête curieuse et avide de savoir, a une épreuve à traverser deux fois – au moins – par jour, du moins quand il a l’immense privilège de ne pas avoir de voiture, de vélo, de jambes fonctionnelles… L’étudiant prend les transports en commun.
Mon humble expérience ne concerne que les transports en commun de ma – splendide – ville, Montpellier. La TaM est une spécialiste des transports « pas tout à fait en retard » où l’idéal pour voyager est de ne pas dépasser les 20cm3 – sous peine de compression mortelle. Votre départ s’effectue une heure avant votre premier cours – mais en réalité, une heure et quinze minutes avant, sinon vous n’aurez jamais de café ! – et commence par l’attente du bus. Votre bus est passé à 7h13, et vous vous demandez encore si c’était celui de 7h08 qui était en retard, ou celui de 7h18 qui était en avance. Avec eux, on ne sait jamais trop. 7h20, vous descendez du bus, et votre tram vous passe sous le nez – tung, tung, tu m’as loupé, espèce de pas douée – et vous ne vous lancez jamais à sa poursuite parce que :
-          Courir avec un sac aussi gros que vous relève du domaine du cirque,
-          De toute façon vous ne courrez pas assez vite,
-          Pas d’effort physique avant le CAFE !
Tant pis, vous attendrez le suivant. Sur l’affichage numérique, les horaires clignotent : 8min. 6min. 4min. Proche.
Vous vous demandez encore ce que signifie « proche » dans le langage TaM, parce qu’un Tram qu’on attend cinq bonnes minutes n’est PAS proche de vous, mais loin. Très loin.
Près de vingt minutes plus tard, félicitations, vous êtes au terminus de votre ligne et vous pouvez attendre votre prochain tram avec le sourire, la patience, la musique, et une envie de café insupportable. La seconde ligne que vous prenez – qui en réalité se trouve être la Ligne 1 – possède cette particularité incroyable : il passe un Tram toutes les 2min, entre 7h et 8h (en fait, il en passe TROIS toutes les 5-10min, vous allez comprendre pourquoi…). Si vous vous dites que vous êtes chanceux, sachez que non. Vous avez la merveilleuse chance de prendre votre Tram à peine quelques arrêts entre deux lycées et deux Facs à exactement 7h45 du matin. Oui, juste avant le début des cours. En résumé, si vous dépassez le volume d’un cube de 20cm sur 20cm sur 20cm… vous n’êtes pas habilité à pénétrer dans ledit Tram. Ni le suivant. Mais peut-être celui d’après en vous tassant bien, sur la pointe des pieds, ventre rentré, sac à dos sur la tête, avec un sourire très, très charmant pour que les gens se tassent contre les murs. Après ce numéro de contorsionniste, vous pensez vous en sortir… mais non. Un tram, ça va vite, ça tourne. Et vous n’êtes pas funambule.
Deux arrêts plus tard vous apercevez les contrôleurs sur le quai. Vous avez envie de mourir. Eux aussi.

8h15, vous avez Littérature. La prof de votre cours magistral vous fait chanter un chant médiéval d’Angleterre célébrant l’été. Vous vous rappelez que vous êtes en deuxième année, que vous avez presque dix-neuf ans, et que votre département est en alerte orange à cause des orages.


Vous buvez votre café en déprimant, étudiant.

mardi 22 juillet 2014

Aujourd'hui j'ai acheté une webcam ! ... et autres bonnes nouvelles.

Ca faisait un moment que je n'avais rien écrit par ici ! Il faut dire que j'ai été assez occupée, entre mes partiels, et divers soucis. Mais voila, tout va bien ! Au sommaire des bonnes nouvelles : j'ai validé ma première année, je passe donc en Deuxième Année de ma Licence LLCER (Langue, Littérature et Culture Etrangère et Régionale) Anglais à l'université, et ça, c'est déjà un gros morceau - vu les notes lamentables que j'ai pu avoir au second semestre... Et ! J'ai par la même validé mon C2I (Certificat Informatique et Internet) au niveau 1, ce qui me permet de... euh... pas grand chose, mais c'est bien quand même !

Pour me féliciter de ce bon travail (parce qu'on est jamais mieux servi que par soi-même), j'ai donc fait l'aquisition d'une WEBCAM ! Anodin ou pas, cet achat me permet de filmer en HD 720p ; ce qui signifie que je pourrais donc envisager de vous faire des vidéos sur YouTube ! Je reste au super-conditionnel parce que j'ai drôlement peur d'afficher ma tête bizarre et de faire fuir tout ceux qui pourraient tomber sur une telle chose, et parce que parler en public n'a jamais été franchement mon truc, et aussi parce que les commentaires YouTube m'inquiètent un peu. Mais je ne cache pas que ce serait vraiment chouette si j'arrivais à vous faire quelques petites vidéos de temps en temps, comme une petite récompense !

Voila c'était un court billet pour vous tenir au courant (toussa toussa) et je suis enchantée de vous dire que j'ai quelques sujets en tête, et quelques textes en préparation : j'ai hate de vous écrire tout ça !

mardi 3 juin 2014

Mes Grands Parents sont... Racistes.

Mes Grands Parents sont Racistes. Homophobes. Xénophobes. Parfois, je me dis juste, mes grands parents sont vieux mais parfois, je me rappelle que l'âge n'excuse pas tout. Voire, l'âge n'excuse rien. On a eu beau me dire de laisser tomber, qu'à leur âge on ne les changerait pas, que c'était trop tard, je me sens toujours vaincue et impuissante. Face à leurs réactions, à chacun de leurs discours, j'ai l'estomac qui se serre, la boule dans la gorge. J'essaye de me convaincre que ce n'est pas si grave, alors que je le sais. C'est grave. C'est grave parce que ça reflète toute ma vie. Je n'arrive pas à me lever contre ça.

Mes Grands Parents sont Racistes. Ce n'est pas un racisme qui se voit. Mes Grands Parents sont l'image de la perfection, ils sont le reflet d'une famille absolument parfaite et sans défaut, bien évidemment. Je partage leur quotidien depuis presque sept ans, j'ai eu le temps de me faire à l'idée, d'intégrer tout ça à mon quotidien. J'ai eu le temps de voir, tous les jours, les deux faces du miroir. Mes Grands Parents sont adeptes du racisme ordinaire, de la xénophobie passagère, de l'homophobie collective et de l'hypocrisie la moins assumée au monde. J'ai la chance merveilleuse d'assister à leurs vie publique et à leur réalité. Je ne sais pas ce qui est le pire : savoir qu'ils sont doubles ou bien assister, toujours poings liées, à leur étrange danse dont ils ne semblent même pas avoir conscience ; parce que tout cela a toujours été normal pour eux. 

Je peux tout voir dans leur ombre : cette fille que j'adore et qu'ils ne supportent pas, mais avec qui ils restent toujours mielleux à en vomir ; leur propre famille sur qui ils cassent du sucre dès qu'ils ne sont plus là pour les entendre ; et moi. Parce qu'en plus de tout ça, ils sont sourds. Et j'entend plus que bien. Les deux faces du miroir pour les autres, c'est gênant et désagréable. Pour soi-même, c'est douloureux. Douloureux de savoir que je suis pour eux la perfection et le mal incarné. Que je suis la concrétisation de leurs rêves et leur pire échec. Parce que je ne suis pas eux, je ne suis pas comme eux, je ne suis ni ma mère, ni mon père, je ne suis pas ce qu'ils voudraient que je sois, je ne suis pas leur marionnette qu'ils auraient façonné à leur image.

Mes Grands Parents sont racistes. Ils n'ont rien contre les étrangers, ils veulent juste qu'ils retournent chez eux au lieu d'imposer leur vie ici en France et surtout que s'ils veulent vivre en France, qu'ils s'adaptent à la vie à la Française. Ils n'ont rien contre les chinois, contre les arabes, contre les musulmans, contre les athées ou contre les juifs ; non, rien du tout. Il veulent juste la France aux vieux Français. Ils n'ont rien contre les homosexuels, les lesbiennes, les bisexuels et les transgenres, mais ces gens ne sont quand même pas comme nous. Je déteste ce nous inclusif. Je ne suis pas comme eux, je ne le serais jamais.  Je déteste cette façon intrinsèque dont ils parlent, comme s'ils tentaient de me convaincre que j'étais d'accord avec eux. 

Je n'essaye pas d'aimer tout le monde. On peut me dire raciste ou xénophobes, mais c'est qu'on ne me connait pas : je n'aime personne. Je n'aime pas le genre humain par défaut : j'aime certains de mes semblables dont la compagnie est intéressante et avec lesquels j'ai des liens plus forts que le reste du monde. J'ai autant de mépris pour les nonnes qui ouvrent leur bras au monde entier que pour les racistes convaincus. On peut dire mes grands parents racistes ou homophobes parce qu'on les connait. Je ne pointe pas du doigt ma propre famille en crachant mon venin et ma rancoeur. J'exhorte ceux qui me liront à faire ce que je n'ai pas la force de faire. J'assiste depuis des années à un défilé de noms et de surnoms, de sourires mièvres et de discours traitres. Je n'ai jamais dit stop. Mais j'ai fait une promesse. Si jamais un jour, sait-on jamais... j'ai des enfants... je ne les élèverais jamais pour en faire des robots conformes à ma vision de la vie. Je ne serais jamais la famille à qui on a peur d'avouer qu'on est bisexuelle, quand on a été abreuvé toute son adolescente par de tels mots.

Je ne suis pas homophobe, mais ces gens ne sont pas normaux. Désolée de ne pas être normale.
Ah regarde-le celui-là, encore un bazané qui traine dans les rues... Désolée d'avoir du mal à vous présenter mes amis.

mercredi 26 mars 2014

Stray - Requiem for the World [ Rating -18 ] ; Prelude

To Stray : S'égarer du chemin, de la route, s'éloigner, dépasser les limites. Se perdre. Vagabonder. Elvio a onze ans. Quand un monde s'écroule autour de lui, il va tout faire pour se retrouver et rejoindre son seul modèle. Quitte à se condamner lui-même, et à s'enfermer dans un monde terriblement sombre...

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Et oui comme vous pouvez le voir, j'arrive après quelques mois d'absences pour vous poster le prélude de Stray. J'espère que l'histoire vous plaira, et que vous serez nombreux à la lire. Je m'excuse par ailleurs de ne poster rien d'autre que des fictions en ce moment, mais j'ai un peu de travail à faire, et l'année est presque finie !

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Un sentiment de froid, de vide, s’empara de moi. Je regardais mes doigts griffés et rougis par les frottements. J’observais mon morceau de bois. Un petit sourire s’afficha sur mes lèvres. Il était magnifique. J’entendis du bruit, et je glissais mon œuvre sous mon oreiller. Avant de me redresser, droit comme un « i » pour pouvoir observer la personne qui venait ouvrir la porte. « Viens… Non. Habille-toi mieux, puis viens. » Il n’était pas méchant comme les autres, mais il me parlait juste parce qu’on lui avait demandé. J’avais l’habitude. Je me déshabillais et enfilait une chemise blanche et un pantalon noir. Mes pieds nus tapaient doucement sur le sol frais, et il me fit marcher devant lui. Il tira doucement, mais fermement, sur ma chemise et sur mon col pour les remettre correctement, puis il me donna une tape sur la tête quand j’osais faire mine de protester. Il me conduit jusqu’à une grande pièce claire, aux murs blancs et au sol doux. Rinato Salvatore se tenait assis sur une chaise, au bout de l’immense table déjà jonchée de plats fumants. Et j’avais faim. Il souriait, et ses yeux émeraude s’étaient plongés dans les miens. J’évitais discrètement son regard pour observer sa coiffure, ses vêtements. Il portait presque la même tenue que moi, et il semblait trouver cela amusant. Il avait une veste en plus, et ses cheveux noirs de jais étaient plus longs que les miens. J’aurais pu être son fils. Mais ce n’était pas le cas. Il n’avait pas de femme, ni de fils. Il n’aimait pas les femmes. Il m’indiqua une chaise et j’allais m’y assoir prudemment. Mon estomac gargouillait déjà et je ne quittais pas ce festin des yeux.


Le repas sembla durer une éternité. Celui que l’on appelait poliment « Monsieur Salvatore » – ou encore, pour les plus intimes « Capitaine » ou parfois, même, « Nato » mais c’était plutôt dangereux – mangea tranquillement, tapant parfois sur mes doigts lorsque ma tenue à table lui déplaisait. Le reste du temps, il discutait « affaires » avec        ses conseillers et diverses personnes de son entourage… Et moi. Moi, qui regardait par moment le plafond avec un air béat, jusqu’à-ce qu’une main passe sous ma tête et referme ma bouche sèchement. Le repas se termina, et il me prit par la main pour m’emmener au grand salon – son salon privé, ou peu de gens avaient le privilège d’aller. Je restais silencieux tant qu’il ne me posait pas de questions. Il me donna deux livres, et je le remerciai. Les titres m’étaient inconnus, mais j’étais très heureux d’avoir de nouveau de la lecture. Je posais les livres sur la table basse. Il me dit en souriant : « Ce soir, je t’apprends un nouveau jeu. » Je souris et hochai la tête. J’aimais bien ses jeux, ils m’occupaient beaucoup, et il m’avait dit qu’on pouvait gagner beaucoup en jouant à quelque chose, et que les hommes aimaient les jeux. Ma petite tête enregistrait tout ce qu’il me disait, toujours, depuis que j’étais ici. Je m’assis en tailleurs face à lui, de l’autre côté de la table, et il commença à m’expliquer. Il était toujours content, car j’apprenais vite. Je me demandais parfois depuis combien de temps j’étais dans cette immense maison. Je n’arrivais plus à m’en souvenir.


Lorsqu’il eut fini de m’apprendre, et que nous avions joué quelques parties, il me prit par la main et m’emmena dans sa chambre. J’avais l’habitude. Quand je me réveillais dans sa chambre, j’avais toujours un petit déjeuner de Roi, le même que lui. C’était vraiment bien ! La jeune dame qui m’apportait le plateau me regardait toujours bizarrement. Peine. Dégoût. Comme beaucoup de gens ici. C’était lui qui m’avait appris à reconnaître toutes les émotions, juste en regardant quelqu’un. Il me félicitait toujours, en disant que j’étais très doué. Ce soir-là, il me fit un peu mal, et il s’excusa à la fin. Comme à chaque fois. Je ne comprenais pas souvent ce qu’il faisait, ni pourquoi. Cela ne m’importait pas de le comprendre : il le faisait, c’était tout. Puis après, il me caressait doucement les cheveux et me parlait. J’aimais bien l’entendre parler avant de dormir. Il souriait. « Après-demain, c’est ton anniversaire, Elvio. » Je souris et me redressais. « Je t’emmènerais où tu voudras. » Il me serra contre lui. « Dors, maintenant. » J’enfouis ma tête contre son torse, il était chaud, et accueillant. Je fermais les yeux doucement.