J'ai un nouvel emploi du temps dans ma nouvelle licence - bonne nouvelle, du temps libre pour écrire ! - et pour fêter ça (même si ça n'a aucun rapport) je voulais vous parler de Fictions. J'écris souvent, et pas forcément pour le blog d'ailleurs. J'écris sur FanFiction.net, sur Fictionpress.net, j'écris des RPs sur forum, des histoires sans queue ni tête, j'ouvre des documents Word pour à peu près n'importe quoi, et c'est plutôt rare, en fait, que je ne sois pas en train d'écrire ou de penser à écrire quelque chose. Mon esprit ressemble généralement à une horde de chevaux au galop, qui ne cessent de labourer mon cerveau. J'ai toujours - bon, disons, souvent - la tête dans les nuages. Tout ça pour dire que j'écris des histoires, et que, j'aime qu'on les lise. J'aimerais qu'on les lise plus, mais surtout, que d'autres que ma famille (qui s'extasie à la moindre... chose qui provient de moi) ou mes amis, les lisent.
Maintenant que j'ai étalé un peu plus de ma vie sur la toile (youpi) je vous propose l'introduction d'une histoire que j'ai commencé il y a quelques temps, et que je continue de temps en temps. Voila. Bonne lecture !
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Il ne bougeait pas. Ses yeux grands ouverts et son
visage figé le faisaient paraître plus enfant qu’il ne l’était, et moins vivant
également. On pouvait voir les traces des larmes de la veille sur son visage
d’ange, ses yeux verts avaient vraisemblablement perdu leur éclat. Il serrait
dans ses doigts tremblants une mince couverture, c’était la seule chose qui
protégeait son corps. C’était un jeune homme, qui paraissait avoir une
quinzaine d’années, mais ceux de son peuple vieillissent lentement, et il en
avait en réalité un peu plus. Il s’approchait de l’âge de la majorité, et déjà
vingt-quatre années étaient passées depuis sa naissance. Son corps immobile
était nu, sous sa protection de fortune, et il était si immobile qu’il semblait
sans vie. Il était dans un coin de la pièce – il s’y était réfugié dès que tout
avait commencé à bouger – un peu derrière le grand lit défait.
Dès le réveil, tout avait été inhabituel : il
était seul, et il n’avait pas été brusquement réveillé ou expulsé hors du lit pour
amuser l’autre. Cela arrivait si souvent que là, où il ne s’était rien passé,
il s’était inquiété. Dire qu’il ne ressentait plus la douleur aurait été un pur
mensonge. Il souffrait. Voilà tant d’années qu’il souffrait. Il avait cessé de
les compter, car cela lui faisait plus de mal à la fin. Les rideaux tremblaient
légèrement. Derrière les murs, il y avait une grande agitation. Il entendait
des cris. Des hurlements parfois, et des coups portés, à l’épée, ou à mains
nues. La guerre était entrée dans le Palais au petit matin.
Soudain,
la porte s’ouvrit avec fracas. Derrière sa couverture, il gémit. Il avait
reconnu son tortionnaire, l’homme qui lui avait tout pris, et qui encore la
nuit passée le faisait durement souffrir. Mais cette fois, il semblait paniqué,
et il trébuchait, son épée à la main. Il souffrait. Le jeune garçon eut un
haut-le-cœur. La porte ouverte lui faisait parvenir les bruits sourds des
combats, l’angoisse et la douleur des autres. Il sentit sa tête tourner, tant
de choses lui parvenaient. De nouvelles larmes coulèrent sur ses joues, mais il
ne les essuya pas. Une gerbe de sang le toucha, alors que l’homme qui l’avait
enfermé tombait au sol. Ses vêtements étaient maculés de sang, et ce dernier se
répendait sur le sol. Le jeune homme put alors voir le meurtrier. Un meurtrier
qui venait d’en tuer un autre.
L’homme était grand, et bien bâtit. Ses cheveux
sombres volaient dans tout les sens, et la sueur de l’effort les collaient à
son visage. Il portait une tenue de combat, et son torse était protégé d’un
plastron de cuir. Son épée était grande, et il la tenait à deux mains. Il se
pencha près du corps qui rendait son dernier soupir, et il remarqua alors le
jeune homme, forme recroquevillée sous sa couverture. Il ne lui accorda d’abord
qu’un regard curieux. Les grands yeux verts du garçon ne le quittaient pas.
L’inconnu sourit, non pas d’un de ces sourires hideux, douces promesses de longue
agonie, mais un sourire léger, chaleureux, un de ceux qui se voulaient
rassurants.
En réponse à ce sourire, le jeune homme ferma les yeux, et il sombra lentement dans le noir total.
En réponse à ce sourire, le jeune homme ferma les yeux, et il sombra lentement dans le noir total.
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De nombreuses voix planaient autour de lui, lorsqu’il
reprit connaissance. Ses doigts cherchèrent avec panique autour de lui. Il lui
sembla reconnaitre certaines de ces voix. Quelqu’un attrapa sa main, il retira
la sienne avec violence. On s’affaira autour de lui. Il sentit avec soulagement
le poids des vêtements contre son corps. Il ouvrit lentement les yeux.
L’agitation, l’inquiétude, la joie. Ces sentiments le saisirent brutalement. Il
eut un sursaut brutal, et recula. Un visage s’approcha de lui, et il le
reconnut.
« Mon
prince… » Dit le visage, lentement. « Mon prince… les Dieux soient loués… vous semblez aller bien. »
Un sentiment de paix et de calme provenait de cet
homme. Le jeune homme, le jeune prince, ne sourit pas. Il ouvrit simplement la
bouche pour laisser s’échapper un nom :
« Jauhan… »
Un sourire illumina le visage de l’homme. Il ne
toucha pas le prince, et le prince ne le toucha pas. Le prince secoua lentement
la tête, comme si cela pouvait remettre toutes ses pensées en place. Il ne
reconnut pas les autres hommes et femmes qui l’entouraient. Il n’y avait que
Jauhan. Il était dans un lit, aux draps colorés et chaleureux. Le matelas était
moelleux, et l’edredon, chaud. Jauhan était assis sur une chaise à ses côtés,
et il attendait en silence. Il y avait des hommes qui n’étaient pas de son pays
dans cette pièce. L’un d’eux portait des affaires de médecin, et s’affairait à
côté de lui. Il se saisit de la main du Prince. Ce dernier poussa un cri
d’effroi, la tristesse l’envahissant au point que des larmes coulèrent le long
de ses joues. Il recula violement, alors que Jauhan criait :
« Ne le
touchez pas ! Jamais ! »
Chacun fut effaré, de la manière dont cet homme
pourtant calme s’était emporté. Ils n’étaient pas de son peuple, il leur
pardonna. Mais il ne donna pas plus d’explications. La tête du jeune prince lui
tournait. Il s’enfonça dans les oreillers sans plus dire un mot. De longues
heures s’écoulèrent, où chacun veillait à ne surtout pas le toucher, de peur de
reproduire la scène précédente. Puis il entra. Le meurtrier du meurtrier. A son
entrée dans la pièce, tous se prostèrnèrent, sauf le médecin, qui s’inclina
seulement, et Jauhan, qui baissa le buste sans se lever. Le prince leva les
yeux vers l’homme, lentement, craintivement.
« Prince
Liardan. » Dit-il pour commencer.
Le prince hocha la tête, acquiesçant simplement.
Oui, c’était son nom, il s’en souvenait.
« Je
suis le Seigneur Glynvann, Membre du Conseil des Treize et Roi des Terres
Glacées d’Emyljain. »
Tous ces titres et noms parlaient au Prince. Ce
Seigneur était un grand homme, puissant. Comme tous ces rois impitoyables et
tyrans. Il baissa les yeux.
« Le
Conseil n’est pas au fait des évènements déroulés ici ces derniers jours. »
Liardan dégluttit. La dernière fois qu’un Seigneur
ennemi était arrivé sur sa planète sans en avertir le Conseil…
« A la
demande d’une délégation de votre peuple… et sous certaines conditions… nous
sommes venus libérer cette planète. »
Le cœur du jeune prince rata un battement. Il était
sauvé. Il prit une grande inspiration et inclina la tête lentement, puis se
redressa, assis dans le lit car trop faible pour se lever. Il prit sa voix la
plus sobre possible, mais toutes les émotions qui l’envahissaient le
troublaient :
« Je
vous remercie, pour mon peuple et au nom de celui-ci. »
Il eut un court silence.
« Quelles
conditions avez-vous requis auprès de… quelle délégation au juste ? »
Glynvann ne répondit pas. Jauhan parla :
« Mon
prince. Je suis parti, avec ceux qui pouvaient… et voulaient se battre. Nous ne
savions même pas si vous étiez… toujours… »
La fin de sa phrase mourrut dans sa gorge. Il baissa
la tête, comme s’il avait commit la plus grande des fautes.
« J’ai
requis une présence permanente de mes hommes sur vos terres jusqu’à-ce qu’elles
soient entièrement libres et autonomes, ainsi qu’un droit de regard illimité
sur vos ressources. Et enfin… une alliance entre vos deux peuples dont le siège
se trouvera en mon pays. Nous partons dans deux jours. »
Il laissa le Prince à sa stupéfaction, et sortit de
la pièce sans un mot de plus. Il allait partir. Il allait quitter son pays, sa
planète, avec seulement une poignée de ceux qu’il connaissait, du moins, si
certains avaient survécu. Il allait devoir abandonner tout ce qu’il connaissait
ici. Tout ce qui lui restait. Il avait peur.
« Jauhan.
Combien… combien de temps est passé ? »
La question semblait lui bruler les lèvres, tant il
hésitait à la poser. Il redoutait la réponse.
« Deux
ans, mon Prince. Deux ans se sont écoulés depuis la première invasion. Le
Seigneur Glyvann est sur nos terres depuis une petite semaine. Vous êtes restés
inconscient trois jours. »
Liardan tira l’edredon sur lui, avec ses maigres
forces. Il demanda à Jauhan de redresser l’oreiller, afin qu’il puisse s’y
adosser sans peine. Il reprit la parole, tout aussi hésitant, mais s’efforçant
de paraitre plus… princier.
« Que
penses-tu du Seigneur ? »
Jauhan inclina lentement la tête, cherchant ses
mots. Le médecin du Seigneur et les autres serviteurs les dévisagèrent un court
instant puis reprirent leurs activités. Liardan ne fit attention à eux. Il
n’avait rien à cacher, et Jauhan non plus.
« Nous
sommes allés sur ses Terres, car elles étaient les plus proches, et les plus
suceptibles d’être nos alliés. Je me suis présenté comme représentant. Il m’a
traité comme si j’étais un de ces Nobles Seigneurs. Il a entendu tout ce que je
lui demandais, et il a décidé de sauver notre peuple. Il doit penser à nos
ressources, certainement, car notre planète est prospère. Son peuple est un
peuple guerrier, mon Prince, ils seraient nos plus grands alliés. Nous n’avons
jamais eu d’alliés. »
Liardan hocha la tête.
« Si.
Nous avions des alliés autrefois… Il y a fort longtemps. » Il ferma
les yeux. « Je vais me reposer.
Fait préparer ce qu’il reste de mes affaires, et choisis les hommes en qui tu
as le plus confiance. Puis, présente-les-moi. »
Jauhan s’inclina lentement, et il sortit de la
pièce. Il fut suivi quelques minutes après, par les autres serviteurs. Les beaux yeux verts du Prince se fermèrent, et il
s’endormit.