samedi 16 novembre 2013

La fille qui découvrait, qu'en vrai, elle en était une.

Il aura fallu dix-huit ans pour que je me rende compte que je suis une fille - une femme - et surtout, pour me rendre compte que ça me plait. J'ai conscience que là, tout de suite, vous vous en fichez un peu... mais soit. Je n'ai pas créé ce blog pour parler de moi et pourtant, pour mon premier article, je pense que c'est ce que je vais faire (vive les paradoxes).

Dans une semaine, j'ai dix-huit ans. J'ai vécu une très grande partie de mon enfance avec des hommes. Mon beau-père, mes frères. Ma mère était parfois absente, parfois là. Mais si elle arrive à être ma mère, j'ai encore du mal à la voir comme... un modèle de féminité, pour faire simple. J'ai l'impression d'avoir grandi en décalé par rapport aux jeunes filles de mon âge. A l'époque où mes camarades ont commencé à vouloir plaire aux garçons, à vouloir se faire belles et à se déguiser en camions volés (parce qu'à cet âge là, on ne connait pas la demi-mesure), moi, non. Moi, j'avais toujours été entourée de garçons, ils n'étaient pas pour moi autre chose que des partenaires de bagarre, des rivaux ou des grandes choses pas très utiles. Surtout au collège. C'est stupide, un collégien. Quand les filles qui m'entouraient ont commencé à être des femmes, j'ai trouvé ça encore plus stupide. 
A quoi ça sert d'être une femme ?
A quoi ça sert d'être jolie ?
A quoi ça sert de faire attention à notre image ?

C'est difficile pour moi d'essayer de faire l'apologie de l'image, de la femme, et de la belle femme. Parce que j'ai toujours été dépitée et méprisante envers notre société d'images, où tout se résume à faire de belles choses. Il faut que ce soit classe. Il faut que ce soit design et, pire que tout, il faut que ce soit à la mode. Je déteste la mode. Enfin pas vraiment. Disons qu'elle m'indiffère totalement. Et je pensais vraiment détester être une femme. Cela ne m'avait jamais aidé, jamais servi, bien au contraire. Être une fille, c'était être plus petit, être faible. A l'adolescence, on a mal au dos à cause de cette poitrine qui pousse jamais comme on le voudrait. Quand on regarde nos frères sortir et rentrer seuls comme ils le veulent, on s'insurge de s'entendre dire que nous, on ne peut pas. La ville seule, c'est dangereux. Et lui ? Ah mais non, lui, c'est un garçon. Je crois que je n'ai jamais été aussi frustrée de ma vie.

Je suis adulte. Légalement. Mais dans mon corps de femme, je suis encore une enfant. Pire. Une ado. J'ai l'impression de me découvrir. 
Il y a trois semaines, j'ai acheté du maquillage. J'ai trouvé ça stupide sur le moment, mais je me suis dit « pourquoi pas ? » et je suis entrée dans le magasin. J'y ai passé un temps fou. J'ai la peau capricieuse, sensible, jalouse et téméraire - elle me fait des farces, parfois. J'avais déjà fait quelques tests sur ma main. Ca me brûlait, ça me piquait. Mais ce jour-là, il y a trois semaines, j'ai acheté des trucs. J'ai découvert une marque qui fait des choses que je supportes. UNE Natural Beauty. Je me suis lâchée. 
Et j'ai aimé ça. Au début, c'était idiot, ça m'a semblé être un plaisir coupable. Une sorte de petite honte personnelle et solitaire.

J'ai beaucoup aimé le packaging. Tout simple, très sobre, pratique. La veine ! Du maquillage pratique. Enfin quelque chose qui n'est pas seulement beau. C'est stupide de se rendre compte qu'on est finalement un peu comme tout le monde. Stupide. Mais rassurant. 
Ca fait trois semaines que je me maquille. Et de mieux en mieux. Ca me semble naturel maintenant, et, encore plus terrifiant, ça me fait du bien.

Je ne regrette pas de ne m'être pas maquillé quand mes copines se maquillaient. Je ne regrette pas d'avoir passé mon enfance à ne pas me sentir fille. Je ne regrette plus d'être une femme. Ma conclusion sur ces dix-huit années de ma vie, du moins, pour ce qui est de ce que j'ai découvert ces derniers jours... c'est que c'est bien, d'être une femme. Ce n'est pas mieux que d'être un homme. Mais ce n'est pas pire. Ce n'est pas pareil. C'est équivalent.
A quoi ça sert d'être une femme ? A rien. Et d'être un homme alors ? Ou d'être rien ?
A quoi ça sert d'être jolie ? A rien. Mais ça me mets de bonne humeur le matin.
A quoi ça sert de faire attention à notre image ? Hélas, c'est utile. « Faire attention » ne veut pas dire qu'il faut se cacher, ou se montrer. J'aimerais pouvoir dire que cela ne sert à rien, et qu'on devrait faire ce qu'on veut avec notre corps, notre image. Ce qui nous plait. Mais c'est un peu naïf de penser ça. Quand on fait attention à soi, cela rassure notre famille (si si, je vous l'assure), cela montre qu'on est soigneux, sérieux, et cela fait penser aux autres que, si on arrive à s'occuper de son corps, on peut s'occuper de sa maison, de son travail, de ses responsabilités. 
C'est une logique comme une autre.


Maintenant que j'ai étalé ma vie et ce que je pensais sur quelques longs paragraphes, je pense que je peux vous dire de quoi va parler ce blog. Je serais d'avis de vous dire... « De tout. » Même si je ne l'ai pas fait pour ça, je pense que je vais quand même vous parler de ma vie. Au moins un peu. Je vais vous parler de ce que j'aime, de ce qui m'atteint et de ce qui m'émotionne (tout plein, tout plein). Je vais vous parler de ce que je découvre, de ce que j'accomplis, de ce qui m'émerveille et de ce qui me déçoit (beaucoup, beaucoup).

J'ai des centres d'intérêts très variés. Et je pense pouvoir tous les aborder ici. Dans les grandes lignes, je vous parlerais :

  • De Forums RPG, de produits bios, de nourriture, de Counter Strike (et Condition Zero), de littérature, de cinéma, de journalisme, de politique (si si, hélas, je me sens le devoir de vous en parler), de jeux vidéos divers, de Playstation One, des femmes, des hommes, des animaux, d'art, d'histoire, de maquillage, de vieux objets, de design, d'amitié, d'amour (j'espère), de réseaux sociaux, de sport, d'images droles, d'informatique, de codage, de graphisme, de téléphones, de mangas, de famille(s), de bandes dessinées, de l'université et de mes études, d'actualité, d'avenir et du passé.

Parce que cela me semble essentiel de parler, au moins, de tout ça.